Faire de la photo au Polaroïd
Malgré son âge qu’on pourrait qualifier de vintage, le polaroïd fait parti des appareils photographiques les plus simple à utiliser. Et revient soudainement à la mode depuis quelques années (et j’avoue c’est tellement cool d’en utiliser un).
Mais malgré son petit air banal, un polaroïd n’est pas un appareil à prendre à la légère, quelques règles doivent être respectées pour tirer le maximum de son potentiel et éviter de gâcher les huit photos que vous offrent une cartouche, qui coûte 20€ (oui.).
Dans cet article, pas d’astrophoto ou de photographie *habituelle*, mais voyons plutôt comment faire de la photo instantanée au polaroïd, avec mes astuces et conseils pour réussir vos clichés :
Faire de la photo au Polaroïd / Instax ?
Instax, tout comme Polaroïd, est une marque d’appareil photo instantané. Je ne dirais pas qu’il y en a un meilleur qu’un autre. Ces deux marques sont juste différentes. Ce serait comme comparer Android et iOS.
Bien sûr, il existe des différences, qui pourront vous faire balancer d’un choix à un autre :
Les formats utilisés par Instax (mini/normal/wide) sont plus petits que les polaroïd, mais les polaroïd n’utilisent qu’un seul format, le format carré.
Le prix des cartouches Instax sont aux alentours de 10€, pour 10 photos. Chez Polaroïd on comptera plus 20€ pour 8 photos. La différence pique.
Concernant le prix des appareils, il y en a pour tous les goûts si vous achetez du neuf.
Concernant l’esthétique de l’image, les Instax sont reconnus pour fournir des images plutôt fidèles à la réalité. Quant à Polaroïd, l’image aura un air plutôt vintage avec des contrastes faibles, et des blancs qui tireront vers le magenta (ceci est dû à l’entreprise Impossible qui fabrique les cartouches de photos, de la même manière qu’à l’époque où ces mêmes cartouches étaient produites par l’entreprise Polaroïd (qui a fait faillite dans les années 2000)). Cet effet sera d’autant plus renforcé si vous vous procurez un polaroïd d’époque.
Dans un registre plus technique, les photos Instax mettent une à deux minutes à être développées après la prise. Pour un Polaroïd, on comptera 15/20 minutes.
Dans cet article je vous parle de mon expérience avec Polaroïd, donc je ne mentionnerai pas Instax !
Acheter un appareil récent ou ancien ?
Si vous voulez mon avis (bien sûr que vous le voulez), il n’y a très peu d’intérêts à acheter un appareil neuf. Pour plusieurs points :
- C’est vraiment très cher (+100€ pour un appareil basique, jusqu’à 500€ pour un appareil avec autofocus).
- Un appareil neuf n’aura jamais (enfin je trouve pas, dites moi si j’ai tord) le charme vintage que les vieux appareils peuvent offrir.
- L’esthétique qu’on retrouve sur les images des appareils récent me parait juste délavé, et pas « vintage ».
- Pour la petite histoire, j’ai un polaroïd neuf, acheté 45€ à peu près (il a très peu de fonctionnalités), et il n’a jamais fonctionné. Mon autre polaroïd que j’ai acheté 5€ en brocante lui par contre, fonctionne à merveille. Les photos qu’il me sort ont l’air d’avoir été prises dans les année 70, je trouve ça génial !
L’intérêt d’acheter un appareil d’occas est : l’inverse de tous les points cités précédemment. Tout simplement. Mais bien sûr cela dépendra de son état, si il a été utilisé soigneusement etc.
Acheter les photos :
Les cartouches de rechange que vous utilisez sont des cartouches peu communes et coûteuses. La raison est toute simple, chaque cartouche comporte une batterie qui va faire fonctionner l’appareil. J’étais un peu surpris au début aussi.
Chez Polaroïd, il existe quelques modèles différents de cartouches, selon certains modèles. Les plus courants sont les i-type et les color 600. De toute facons, il doit y avoir écrit une nomenclature sur la face avant de votre polaroïd, (SX-70, i-Type ou 600), vous ne pouvez pas vous tromper. Si ce n’est pas écrit, regardez dans le manuel quel cartouche doit être utilisée, ou jetez un œil sur internet. Au prix des 8 photos, franchement, ça serait bête de vous planter…
Sinon, vous pouvez tout simplement amener votre polaroïd dans la boutique photo la plus proche, un vendeur vous conseillera le bon modèle à choisir. C’est ce que j’ai fait, j’étais tranquille.
Les réglages pour bien faire votre photo :
Une fois en possession de votre appareil, et de vos photos, vous n’aurez que 8 chances pour rentabiliser l’achat de votre cartouche. Il serait donc judicieux de savoir maîtriser à fond votre appareil, pour ne faire aucun raté !
➡ Pour commencer, ouvrez la boite de photos, vous trouverez un sachet en plastique opaque, qui contient la cartouche. Insérez celle-ci dans le compartiment prévu à cet effet de votre polaroïd. Si tout se passe bien et que tout marche, une feuille noire sortira sans votre consentement de l’appareil, ce qui pourrait en surprendre certains (moi le premier). Enlevez la feuille, l’appareil est prêt.
➡ Maintenant, vous allez devoir choisir la distance de mise au point (la distance qui sépare votre appareil de votre sujet, afin que celui-ci ne soit pas flou). Pour ça c’est simple, vous avez peut-être une réglette de mise au point comme ceci :
Comme indiqué sur l’appareil le cran de gauche est prévu si le sujet se trouve à + de 1,2m de distance, le cran de droite si le sujet se trouve entre 60cm et 1.2m de vous.
Cette fonctionnalité est généralement peu présente sur les modèles récents. Si votre polaroïd n’en a pas, gardez votre sujet à 1m, ça sera sûrement le bon compromis (ou alors faites des tests !).
➡ Ensuite vous avez une réglette avec une flèche noire et blanche. J’ai eu du mal à bien saisir son fonctionnement au début. Les flèches servent à assombrir ou à éclaircir la photo finale :
Flèche noire = pour assombrir la photo, dans les environnements trop lumineux.
Flèche blanche = pour éclaircir la photo, dans les environnements trop sombres.
Mais à moins d’être en plein soleil au mois de juillet, ou d’être dans le noir complet, je vous conseille de laisser la réglette au milieu. Je trouve que la flèche noire assombrit un peu trop la photo. Pour la flèche blanche, pas trop de problème, mais (il me semble) que le temps d’exposition est augmenté, ce qui occasion un flou de mouvement quasi systématique à mains levées.
Si les bases de la photos (Iso ; temps de pose ; ouvertures etc vous échappent, n’hésitez pas à aller lire cet article qui vous rappellera tout ce qu’il y a à savoir !)
➡ Concernant le flash : Sachez que (si vous en avez un) le flash est automatique. Pour la première photo de ma cartouche, j’ai fait un petit test, avec la réglette sur la flèche blanche pour augmenter l’exposition, et ça m’a donné ceci :
(On a du mal à voir, mais il y a un léger flou de mouvement).
Je trouvais que le flash était un peu de trop. Donc j’ai décidé de retenter un peu plus tard, en cachant le flash avec ma main (grave erreur). Voici ce que ça donne :
En cachant le flash avec ma main, les tons sombres se sont retrouvés complètement bouchés (trop sombres) ! Par contre les tons clairs restent acceptable. Dommage, parce que j’adore l’expression du visage de ma copine (qui déteste poser !), la pose du chien, et le cadrage que j’avais trouvé (enfin pas tout à fait, on y revient).
Donc : Gardez toujours votre flash ! Et puis, ça peut rendre plutôt bien :
➡ Désormais, il ne vous reste plus qu’à composer votre photo, déclencher, et vite la ranger. félicitation ! votre photo instantanée est faite, attendez 15 minutes environs, pour qu’elle se développe. Sa couleur finale se dévoilera après 30/40 minutes.
Mes conseils pour faire de la photo au polaroïd (sans se foirer) :
Ces conseils/astuces là, si vous ne les suivez pas, vous avez 99% de chances de rater vos photos. Et c’est justement parce que j’ai raté mes premières que je vous dis ça !
- Ne mettez pas vos doigts devant la sorties des photos lorsque vous shootez, car à peine vous appuyez sur le déclencheur, et la photo se met à sortir. Cela m’est arrivé, ça surprend.
- Prévoyez une boîte un minimum hermétique à la lumière si vous partez en extérieur. Vous placerez les photos fraichement sorties de l’appareil dedans, afin qu’elles se développent à l’abri de la lumière, qui pourrait les voiler. Alors vous pourriez vous dire « pourquoi pas dans ma poche ? », oui mais non. Dans votre poche, il y a des chances que la photo se réchauffe à cause de votre température corporelle, ce qui nuirait au bon développement de celle-ci. La photo très bruitée avec ma copine et le chien (Yotchi), fut placée dans ma poche le temps qu’elle se développe. Le manque de flash + la température ont énormément augmenté le bruit qu’on voit dans les tons sombres.
- Bien sûr, ne visez pas le soleil avec le viseur. Ce serait comme prendre une lentille, et regarder le soleil à travers. Résultat : votre rétine crame lentement (pas top pour faire de la photo).
- D’ailleurs ce viseur, parlons-en : Pour mon polaroïd, il est peu fidèle au rendu final d’une photo. Par exemple, il vise légèrement plus haut. Donc lors de la composition, il y a ce facteur à prendre en compte. A vous de voir si c’est également votre cas, prenez une photo, et essayez de bien mémoriser ce que vous voyez à travers le viseur (ou prenez un trépied). Il me semble que les bords sont légèrement cropés aussi.
- Au moment de la prise, veillez à bien tenir le boitier, car en appuyant sur le déclencheur, vous risquez de modifier l’angle que vous aviez choisi.
Cela devrait être tout pour les astuces. Si vous en avez, écrivez moi un commentaire, je complèterai cette liste si il le faut !
Artéfacts :
Bien sûr, la photo au polaroïd n’est pas parfaite, vous allez donc trouver des artéfacts sur vos clichés.
Un artéfact en photo (un mot que j’ai eu beaucoup de mal à retrouver dans ma tête..), c’est une anomalie unique, qui n’est pas prévisible précisément. Pour nos polaroïd, cela se traduit par des traces bleues, des craquèlements, ou toute sorte de trucs qui à la base, n’étaient pas dans votre viseur.
Merci d’avoir lu cet article, partagez le autour de vous si il vous a plu, afin de faire découvrir l’art du polaroïd !
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